Petit non-guide à l’usage de ceux qui ne savent pas trop…

… quelle position adopter depuis quelques jours.

Vous, je ne sais pas, mais moi j’ai un mal de gueux depuis quelques jours à savoir sur quel pied danser sur le net. Quoi dire d’un peu intelligent et sensé qui ne soit pas pris pour de l’insensibilité? L’ouvrir ou la fermer? Refuser de voir défiler les drapeaux et commentaires d’articles racistes, au risque de louper un bon détournement sur l’ami Jawad (aka The Logeur)?

Je vous rassure tout de suite, je n’ai pas trouvé de réponse à ces questions. Je vais donc vous épargner la lecture d’un long sermon bien-pensant, et la réédition de ces quelques très intéressants articles glanés sur le net donnant une autre vision des « événements » (clic et clic, notamment) que celles du Soir ou de Micheline (d’Herbeumont) qui trouve qu’il y a vraiment trop d’insécurité.

C’est un non-guide, plutôt qu’un guide, parce que je vous avoue sincèrement que ça me ferait assez chier de devenir porte-drapeau de quoi que ce soit. Parce que oui, et ce sera dans ce petit non-guide mon

Point UN

Les drapeaux, ça me décolle le poil de l’échine. Certes, ça a un côté pratique quand on naufrage en mer et qu’on dérive pendant des semaines sans voir une âme alors qu’un bateau s’approche pour nous repêcher. Le pavillon qu’il bat nous aide à savoir dans quelle langue dire bonjour et si la bouffe à bord sera correcte. A part ça, avouez qu’un drapeau, c’est un peu cliché.

Mais si seulement un petit rectangle multicolore était si inoffensif… c’est qu’il vient souvent accompagné de sa copine de scène, j’ai nommé mon

Point DEUX

« La Marseillaise », qui donne une interprétation tout à fait métaphorique (que dis-je? poétique!) de la résistance humaniste face à la barbarie. Je n’irai même pas chercher trop loin dans le 12e couplet, mais simplement dans le refrain de cet hymne à l’amoûr:

Aux armes citoyens
Formez vos bataillons
Marchons, marchons
Qu’un sang impur
Abreuve nos sillons

Pour ceux qui auraient un doute sur la portée métaphysique de ces propos, je reçois dans mon bureau tous les jours entre 14h et 17h.

L’idée d’un non-guide étant quand même de donner des pistes de non-action, je préconiserais donc (si j’étais moi), d’arrêter d’afficher des drapeaux à toute berzingue (sur son profil Facebook, à sa fenêtre, dans la rue) et de chanter de vraies chansons d’union et d’humanisme, comme  – je ne sais pas, au pif – Imagine, de Lennon?

En tous cas, merci à ce petit « qu’un sang impur abreuve nos sillons » qui me mène droit au

Point TROIS

Il y en a encore parmi vous qui croient vraiment que ces actions terroristes sont menées « au nom de la religion »? Sincèrement? Si c’est oui, nous organisons ce mercredi un petit dîner sympa (chez Jawad, bien sûr), plus on est de fous plus on rit.

Si vous avez répondu non, c’est que comme moi vous vous êtres rendus compte dernièrement que la vie de kamikaze, ça a l’air assez… rock’n roll, au fond. On tient des bars, on boit, on fait tourner les oinjes quand on ne les deale pas, on a des fantasmes de partouzes géantes, etc. Sérieux, il y a encore des gens pour faire un lien entre une religion et… ça? Est-ce que tout ne s’éclairerait pas un peu mieux si on considérait – par exemple, un exemple vraiment pris au hasard – que ces attaques ont des visées uniquement géo-politiques? Or noir, gros sousous, pan-pan c’est moi le chef maintenant,  non?

Alors comme corollaire du point trois, je proposerais (s’il s’agissait d’un guide, ce que ce n’est pas) de commencer un blocus moral et éthique: ne plus faire référence lorsqu’on parle de ces attaques et de leurs auteurs, à une quelconque religion, ni à « la religion » comme étant la source de tous les maux de notre civilisation. C’est commode, mais ce n’est pas ce qui fera avancer le schmilbliblili… le schmibimibli… le schmiliblbilmi… ce n’est pas ce qui arrangera nos bidons, quoi.

Ce qui – remarquez comme une argumentation foireuse peut donner l’air d’être parfaitement construite – nous mène directement à notre

Point QUATRE

Parce que maintenant que nous avons ajouté le petit drapeau Facebook sur notre photo de profil, enlevé ce même petit drapeau deux jours plus tard, partagé et commenté des articles plus ou moins sérieux, répondu à des commentaires stupides ou haineux, acheté des places de concert de Johnny Halliday et bu des verres en terrasse dans le froid et la neige fondante pour faire acte de résistance (attention quand même, un acte de résistance n’excuse pas tout, surtout pas l’achat d’un billet pour Johnny), il va être temps de passer à la suite du programme.

L’alcoolisme n’étant pas une option viable à long terme, que diriez-vous d’une réflexion de fond sur ce qui fait l’humanité? Ce truc qui pourrait être notre point commun à tous, au-delà des frontières et des religions (merde, j’ai dit qu’on ne parlerait pas de religion. L’hôpital qui se moque de la charité, et il va falloir que j’assume).

Alors je vais faire une dernière recommandation: lâchez la télé, les journaux, Facebook… prenez 8 minutes pour regarder ce court-métrage et sortez dans la rue, prenez le métro, SOURIEZ aux gens que vous croisez. Et si vous vous en sentez prêt, vous pouvez leur parler, entre deux sourires. Soyons fous.

Tchuss,

et bisous-bisous, quoi.

4 réflexions sur “Petit non-guide à l’usage de ceux qui ne savent pas trop…

  1. Mince, j’avais écrit un commentaire plus tôt, peut-être l’avez-vous supprimé?? (si c’est le cas, c’est une jolie démonstration de la liberté d’expression à la française, une hypocrisie plaquée or!)

    Blague à part, pour le point 2, je vous invite à découvrir le sens des mots utilisés dans la Marseillaise, il y a pas mal d’articles traitant ce sujet : https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#q=signification+marseillaise+sang+impur

    Ces paroles avaient un sens à l’époque de leur écriture, et je déplore celui que certaines langues essaient de leur donner aujourd’hui…

    Cordialement

  2. Pingback: Courrier du (fond du) coeur | The Marc'Mallo Blog

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