Les combats de titans: Road Movie ou Road Movie?

L’industrie cinématographique n’a qu’à bien se tenir! Les frères Dardenne peuvent d’ailleurs filer droit au vestiaire, c’est nous qui gravirons les marches de Cannes cette fois-ci. En tous cas s’il existe une catégorie « Road-movie de vacances » au Festival…

Les films en lice:

  • « On part en Vogelpick de Noces » – octobre 2007

Starring: Marc & Mallo

Synopsis: Un couple de jeunes fraichement mariés prennent le large à bord d’une berline pour rallier Madrid à partir de Malaga, en passant par un maximum de bleds paumés et de routes douteuses. D’hostal typique en camping de fortune, nous suivons leurs aventures pittoresques et découvrons avec eux la beauté d’une région trop méconnue…

[Les épisodes de la célèbre série inspirant ce road movie ont été publiés avec le succès qu’on leur connait]

  • « C’est Nowël aux Pueblos blancos » – décembre 2008

Starring: Marc & Mallo, Vonnette & J-M, môman Carole

Synopsis: C’est Nowël, et deux jeunes tourteraux qui ont pris leur envol loin des leurs décident de passer les fêtes en famille. Leurs parents les rejoignent donc pour passer une semaine riche en aventures, suspense et rebondissements!  Un jour de brouillard, ils décident de prendre la route pour visiter quelques « Pueblos blancos » perdus dans les montagnes…

Téléspectateurs, cinéphiles, amoureux des Arts… ne laissez pas sommeiller votre conscience citoyenne et votez!

C’est Nowël ! (ou pas loin…)

Et oui, à peine rentrés de vacances (quelles vacances?) et déjà Nowël sonne à notre porte… « Allez zeg, et Saint-Nicolas, alors? ». On n’oublie pas le grand saint, mais entre le 6 décembre décrété jour férié pour cause de « Constitution » et le manque cruel de cheminées, il faut remettre à un peu plus tard la venue du vieux gentil monsieur et de compère-fessée.

En attendant le 6 janvier, où ils ne sont pas 2, mais 3 (les Rois Mages) à rendre visite aux enfants, il nous reste la perspective de Nowël. Alors, c’est comment Nowël à Séville? Très différent de Nowël à Almería , puisque si notre mémoire ne nous fait pas défaut, nous avions mangé notre « pizza de Nowël » sur la plage, et digéré en faisant une petite partie de pétanque-sur-sable (il me semble bien que le lancer de bûche a eu lieu le lendemain ou surlendemain).

Mis à part ce détail festif et culinaire, c’est bien la même ambiance que nous retrouvons ici à Séville: les décorations de palmiers, les vendeurs de châtaignes qui enfument les rues, les crèches qui sont la vitrine du bon goût artisanal andalou.

Des photos? Ça tombe bien, nous avons sorti hier l’attirail du parfait touriste pour vous donner envie…

A Séville (et dans toute l’Espagne d’ailleurs), pas de Nowël sans crèche! C’est l’attraction principale, qui réunit très kistch et kitsch tout court, et rassemble des générations entières de grands-parents et petits-enfants émerveillés: « Mamy, y sont où les poissons? ». Les banques investissent votre argent pour vous faire profiter d’une mise en scène plus grandiose chaque année, et surtout plus grandiose que la banque d’à côté (et je peux vous dire qu’il y en a des banques, par ici!).

Bref, il est parfois plus sage de se contenter d’un aperçu de la petite crèche organisée par la municipalité, où il ne faut pas faire la queue pour voir l’enfant Zésus.
Parfois, comme c’est le cas ici, on se rend compte que quel que soit l’angle de prise de vue, le cher ange dans son couffin est toujours caché par une colonne. L’an prochain, je demande à ma banque d’investir dans une crèche d’où on arrive à le voir, na!

On vous parlait des fameux poissons, les voilà!

Un peu plus loin, sur une place à l’arrière de l’hôtel de ville, c’est la grande enfilade de stands d’artisans-créchiers. En vue d’ensemble, ça donne ça:
Et de près, mes aïeux! ça donne à peu près ça:
Un peu fouillis, peut-être? Et je soupçonne de moulin à vent d’être une intrusion Don Quichotesque bien espagnole, comme on mettrait volontiers un cornet de frites dans les mains du divin enfant…

Et si on regarde de beaucoup plus près, on s’aperçoit qu’on peut finalement faire des crèches plutôt originales, si on prend la peine de bien choisir ses personnages…

Bon, ce serait très réducteur de ne parler que des crèches, bien qu’elles soient omniprésentes dans le paysage de saison. On a aussi droit, depuis l’arrivée du froid (début novembre – on entend par « arrivée du froid » les premières journée où le mercure descend sous les 20º), aux nombreux marchands ambulants qui enfument les rues de la ville sous le prétexte vaseux de vendre des châtaignes. Je n’aime pas les châtaignes, mais j’aime leur bric-à brac…

C’est fou les différences culturelles qu’il peut y avoir à 2000km de distance! Alors que vous êtes tous en train d’accrocher votre « Père Nowël escaladeur » au balcon (vous rêviez d’un Saint Nicolas, mais tout le monde sait qu’une fois les premiers remontants pris, Saint Nicolas ne grimpe plus pour passer par la cheminée mais prend l’ascenseur comme tout le monde), nous avons ici la version toute locale: les « Rois Mages escaladeurs », qui un mois avant la date fatidique de remise des cadeaux, s’entrainent déjà vaillamment.

Et que serait Nowël sans les décorations lumineuses des rues commerçantes et des bâtiments de la ville! Que tous les spécialistes belges en prennent de la graine (je pense à quelqu’un en particulier), personne n’est aussi fort que les Sévillans pour allier sobriété et tradition…

Pas beaucoup de sapins par ici pour accrocher les loupiotes, mais on fait avec ce qu’on a et ça donne un cachet tout particulier:

Sans compter l’hôtel de ville, qui met son habit de lumière comme pour sortir en boîte (oui, sobritété et tradition, mais modernité et « ça pique aux yeux » parfois aussi)

Et enfin, l’invité culturel de Nowël (je n’allais pas passer sa venue sous silence): Monsieur Rodin, le sculpteur, qui est venu nous présenter ses toutes dernières œuvres, exposées sur la Plaza Nueva jusqu’à nouvel ordre, son fameux « Penseur » (-« El pensador »-) étant particulièrement mis en valeur à l’entrée de la dernière boite de nuit à la mode…

Enfin, nous avons eu la confirmation de la bouche même de son auteur, sic – « Le penseur n’est pas forcément ce qu’il donne l’impression de représenter« … ah bon, je le trouvais plutôt représentatif de son domaine d’activité, pourtant…

Amis de la culture, amis tout court, le voyage de Nowël à travers la culture s’achève ici. Nous vous remercions de votre attention toute concentrée sur les mots et les images et espérons que cette visite guidée vous donnera envie de voir tout ça de près une année ou l’autre.
Avertissement: nous sommes complets pour Nowël 2008 – un Nowël en famille avec nos petits parents que nous attendons de pied ferme…
Avertissement bis: il semble couramment admis ici que les petits hôtels familiaux ferment leurs porte la nuit du réveillon de Nowël, ce qui est forcément très pratique lorsqu’on réserve la semaine du 22 au 29. Ils sont fous ces Sévillans!

Le processus de décomplexisation

Pendant que Mallo travaille, il y en a un autre qui fait autre chose…

Après avoir obtenu mon NIE, j’ai pu commencer les vrais bonnes démarches pour devenir officiellement, non pas homme au foyer comme certains ont pu le croire ou pu le faire croire, mais chômeur !!! Un rôle qui me colle à la peau depuis un certain temps, voir un temps certain, mais qui, je l’espère, s’arrêtera bientôt.

Donc, pendant que Mallo travaille, je fais mes petites affaires, certes, je fais le ménage, mais je ne fais pas que ça !!! Si, si… Il faut me croire. Je me décomplexe !!! Je sors de chez moi et parle espagnol, avec mes fôtes mais sans complexes. Je fais mes démarches administratives pour mon statut officiel de chômeur à l’INEM (c’est comme l’ONEM mais avec un I à la place du O… Comme quoi, l’espagnol, ce n’est pas si compliqué), je postule à une multitudes d’offres d’emplois en tout genre: hydrologue, spécialiste en cartographie (bon, jusqu’ici, c’est normal, c’est mon rayon) mais aussi pour des postes de garçons de café, des postes de « je ne sais pas ce qui est proposé mais je postule quand même car il ne demande rien comme aptitudes minimales »… Bref, je postule à foison et sans complexes.

Pour l’instant, je dois bien dire que j’ai fortement lorgné sur une offre me correspondant à merveille, celle d’hydrologue. En fait, pour ne pas rentrer dans les détails, c’est une multinationale (je parle trois langues, ça devrait les intéresser) de l’environnement (si si, ça existe et ils ne font pas d’OGM, ils sont dans le développement durable) qui cherche un spécialiste en modélisation environnementale et plus spécialement dans le domaine de l’hydrologie. Pour ne pas rentrer dans les détails, c’est ce que j’ai fait pendant plus d’un an pour mon mémoire… Je leur ai donc envoyé mon cv une première fois via infojobs (site internet t’aidant à trouver du boulot, un peu comme références, monster et compagnie). N’ayant pas eu de réponse une bonne grosse semaine plus tard, je leur ai de nouveau envoyé mon cv mais cette fois-ci directement chez eux. N’ayant pas eu de réponse une bonne grosse semaine après (si je me répète, c’est normal), je suis donc passé chez eux leur donner mon cv en main propre. Et c’est là qu’ils m’ont dit: « Vous avez postulé par internet? le processus de sélection est en cours ». Bref, soit je passe pour le gros chieur, soit je passe pour le gros motivé. Espérons que lorsqu’ils verront pour la troisième fois mon cv, ils pencheront plutôt pour la deuxième solution…

A côté de ça, comme je l’ai déjà dit, je postule pour un peu tout et n’importe quoi. Ce qui se fait que vendredi passé, on me téléphone vers 11h pour que je me présente à un entretien à 12h30. « Quelle bande de salopard de me prendre comme ça au dépourvu ». Bref, n’ayant pas le temps de refaire ma garde-robe à moi (et oui, le camion du déménagement n’est pas encore arrivé) j’y vais en tenue de vacance… Et oui, on fait avec ce qu’on a! Passons à la description du job. L’employeur est une chaîne internationale de café qui veut se donner un aspect multi-culturel (Starbucks pour ceux qui connaissent) et ils m’ont proposé de remplacer quelqu’un au pied levé. J’ai accepté mais le fait de ne pas avoir de numéro de sécurité social espagnol m’a empêché d’avoir ce petit boulot. Et oui, pour avoir ce numéro, il faut pouvoir travailler au moins un jour en Espagne. Heureusement, la dame de l’entretien m’a assuré que je pourrai en avoir un à partir du moment où j’explique à la sécu que j’ai une proposition d’emploi. Malheureusement, pour le remplacement, c’est rapé. Par contre, elle m’a assuré qu’ils allaient engagés beaucoup de monde à partir du 8 janvier. Elle m’a donc demandé mes préférences en matière d’horaire. J’ai opté pour la « full option » : 40h semaine, de 13h à 17h et de 21h à 24h. Ce qui me permet d’avoir mes matinées pour continuer à chercher un boulot, mes tâches administratives et ménagères… Je suis donc parti de mon premier entretien en espagnol avec la satisfaction d’avoir tout compris, de m’être fait comprendre, d’avoir charmé le bonne dame de l’entretien, et d’être presque assuré qu’on me téléphonera autour de 8 janvier pour me proposer un boulot de garçon de café.

Voilà, à côté de ça, c’est Noël, donc, on s’accorde un peu de temps avant de continuer à chercher du boulot, et on vous souhaite un joyeux Noël à tous !